Le plan Écophyto vise à réduire l’utilisation des produits phytosanitaires (communément appelés pesticides) en France tout en maintenant une agriculture économiquement performante. Cela passe par le développement de stratégies alternatives pour lutter contre la contamination des aliments, en particulier par les mycotoxines. La plus toxique, l’aflatoxine B1 (AFB1), reconnue cancérigène pour l’Homme, est un contaminant fréquent des régions chaudes et émergent en France en raison des changements climatiques.

Depuis plusieurs années, nous travaillons sur le développement d’une approche alternative basée sur l’utilisation d’extraits aqueux de plantes capables d’inhiber spécifiquement la synthèse d’AFB1 sans impacter la croissance fongique. Nous avons pu démontrer que ces extraits agissent en modulant négativement l’expression des gènes de la voie de biosynthèse de l’AFB1, et que les polyphénols et notamment les tanins condensés jouent un rôle important dans ce mécanisme d’inhibition. Enfin, nous avons aussi pu montrer que ces extraits peuvent être stabilisés par micro-encapsulation, ce qui peut en faciliter le transport, le stockage et la formulation.

Récemment, nous avons pu identifier un extrait actif ne répondant pas à ces caractéristiques. En effet, cet extrait aqueux inhibe de façon très efficace la synthèse d’AFB1 sans moduler la croissance du champignon producteur, et ce même sans contact direct avec la moisissure. En revanche, son activité antioxydante est extrêmement limitée, tout comme sa teneur en polyphénols et en tanins condensés, alors qu’il est riche en composés organiques volatils (COV).

Dans ce contexte, les objectifs du projet COVIAfla sont : (i) identifier et caractériser les molécules volatiles actives ; (ii) étudier le mécanisme d’action mis en jeu dans l’inhibition de la synthèse de l’AFB1, mais aussi, (iii) évaluer l’efficacité de la microencapsulation pour stabiliser cet extrait et en permettre un usage différé, les COV étant des composés particulièrement instables.